L’ataxie de Friedreich : un lourd héritage bactérien ?

Turning Escherichia coli into a Frataxin-Dependent Organism.
Roche B, Agrebi R, Huguenot A, Ollagnier de Choudens S, Barras F, Py B.

PLoS Genetics. 2015 May 21

http://journals.plos.org/plosgenetics/article?id=10.1371/journal.pgen.1005134

L’ataxie de Friedreich : un lourd héritage bactérien ?

La biogenèse des centres Fe-S est un processus cellulaire essentiel. Il est catalysé par une machinerie multi-protéique, ISC, quasi ubiquitaire. Les machineries ISC eucaryotes – mitochondriales - et procaryotes sont fonctionnellement homologues et échangeables.

Toutefois, un acteur de la machinerie ISC, la frataxine, étonne les chercheurs depuis plus de 20 ans. En effet, une déficience en frataxine est responsable de l’ataxie de Friedreich, une maladie neurodégénérative sévère chez l’homme, mais ne cause aucun phénotype marqué chez E. coli.

Dans cet article les chercheurs de l’équipe de Frédéric Barras ont élucidé les bases moléculaires de cette différence. Ils montrent que la substitution d’un seul acide aminé dans la protéine servant à l’assemblage des centres Fe-S suffit  pour rendre E. coli dépendante de la frataxine. De plus, les auteurs ont observé que des Rickettsiae présentent naturellement cette substitution. Considérant le rôle possible des Rickettsiales dans l’origine des mitochondries, ils proposent que l’importance de la frataxine soit un héritage bactérien, ces dernières s’en étant ultérieurement affranchies.

 

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