Résister au stress oxydatif : une nouvelle stratégie découverte chez les bactéries.

Résister au stress oxydatif : une nouvelle stratégie découverte chez les bactéries.

A chaque instant, le stress oxydatif - les radicaux libres - endommage nos cellules. C’est l’une des causes du vieillissement, de dérégulations pathologiques mais aussi parfois celle de reprogrammation génétique bénéfique. Au sein des cellules, les protéines représentent une cible majeure des radicaux libres. L’équipe de Frédéric Barras au Laboratoire de Chimie Bactérienne à Marseille, en collaboration avec celle de Jean-François Collet de l’Université Catholique de Louvain à Bruxelles et celle de Olga Iranzo au Laboratoire iSm2 à Marseille, vient de découvrir un nouveau système de réparation des protéines oxydées particulièrement original. Cette étude est publiée dans la revue Nature.

La plupart des organismes vivants doivent affronter le paradoxe de l’oxygène : élément indispensable à la vie, l’oxygène est également un poison car il produit des espèces radicalaires extrêmement toxiques pour les organismes. C’est pour cela que les êtres vivants se sont dotés d’un arsenal de défenses « anti-oxydantes », prévenant ou réparant les inévitables dommages du stress oxydatif.  

Les protéines, et plus particulièrement les résidus de méthionine, sont l’une des cibles privilégiées des radicaux libres. L’ensemble des organismes vivants possède des systèmes de réparation des protéines oxydées que les équipes de F. Barras et JF Collet étudient depuis plus de dix ans et en sont devenues les leaders mondiaux. En utilisant la bactérie Escherichia coli comme modèle d’étude, les chercheurs de ces laboratoires ont découvert MsrPQ, un nouveau système de réparation, qui redonne aux protéines oxydées la possibilité de recouvrir une activité normale et aux cellules touchées, celles de survivre. Une observation remarquable rapportée par ces chercheurs est que des protéines chaperons dont le rôle est de … veiller au bon fonctionnement des protéines de la cellule, comptent parmi les protéines sous la surveillance de MsrPQ, créant ainsi une imbrication de systèmes assurant le contrôle qualité des protéines cellulaires. Au delà de la découverte d’un nouveau système, c’est sa localisation qui retient l’attention et ouvre des perspectives inattendues. En effet ce nouveau système est localisé dans l’enveloppe cellulaire et permet de maintenir l’intégrité de la structure cellulaire face à des stress aussi divers que l’eau oxygénée, les détergents ou l’eau de javel ! MsrPQ devient ainsi une cible de choix pour développer de nouveaux agents anti-bactériens ! 

Les travaux réalisés par l’équipe marseillaise du CNRS et d’Aix-Marseille Université, en collaboration avec l’Université Catholique de Louvain à Bruxelles sont publiés dans la prestigieuse revue scientifique Nature.

Référence :

Gennaris A*, Ezraty B*, Henry C, Agrebi R, Vergnes A, Oheix E, Bos J, Leverrier P, Espinosa L, Szewczyk J, Vertommen D, Iranzo O, Collet JF, Barras F. Repairing oxidized proteins in the bacterial envelope using respiratory 
chain electrons. Nature. (En ligne le 7/12, et version papier le 17/12)

Contacts :

Frédéric Barras

barras@imm.cnrs.fr

Laboratoire de Chimie Bactérienne
CNRS UMR 7283, Université Aix-Marseille
31 Chemin Joseph Aiguier
13402 Marseille Cedex 20

Tél : 04 91 16 40 77

Benjamin Ezraty

ezraty@imm.cnrs.fr

Laboratoire de Chimie Bactérienne
CNRS UMR 7283, Université Aix-Marseille
31 Chemin Joseph Aiguier
13402 Marseille Cedex 20

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